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Messages - Lazarhus

#1
Bravo à tous, et merci beaucoup !!
Trop content !!
#2
Bonjour tout le monde,

voici ma participation pour le concours ! Bonne chance à toutes et à tous !


Eléanore Buydépine


Eléanore Buydépine est une courtisane. Passée experte dans l'art de la séduction, elle aime évoluer parmi les cercles de la bourgeoisie, les salons et les soirées mondaines.

Distinguée en toute circonstance, séductrice mais jamais vulgaire, cette jolie rousse de 30 ans ne laisse personne indifférent. «Croquer la vie à pleines dents » est son crédo, comme elle aime à le raconter à celles et ceux qui succombent à son charme.

Mais toutes les roses possèdent des épines, et gare à celui ou celle qui tombe dans ses bras, ou à défaut, sous son charme. Eléanore est une Surdouée qui travaille pour l'Organisation, et derrière ses beaux atours elle manipule, assassine, créer la discorde au sein des plus hautes sphères.

Eléanore n'est pas ce qu'elle semble être. Ce n'est d'ailleurs pas son véritable nom.
Car Eléanore a un secret. Ou plutôt, Eléanore EST un secret ...



Née d'un père mineur et d'une mère blanchisseuse, elle passe son enfance à Oignies, dans le Nord de la France. Maltraitée à l'école à cause de sa couleur de cheveux et de ses multiples facilités, elle tente tant bien que mal de vivre son enfance et son éducation comme elle le peut. Jalousée par ses camarades plus élevés socialement, ceux-ci ne ratent jamais une occasion de la rabaisser et de l'humilier. Elle ne peut pas se tourner vers ses professeurs, qui ne cachent même pas leur appréhension à son égard. Une miséreuse, étrangement douée en classe, et rousse de surcroît, il n'en aurait pas fallu autant pour qu'à une époque pas si lointaine, le bûcher ne fasse son office. Mais la société a évolué depuis, les temps ont changé, et les Bénédictins ne peuvent que ruminer leur mépris à son égard, même si nombre d'entre eux sont nostalgiques d'une époque où les choses étaient plus ordonnées et la société administrée « pour le bien de tous ». Le modernisme a ouvert la porte au Vice et à la Perversion ...

Bien que pauvre, sa famille est aimante. Le père,  Auguste, est un brave homme, solide et bienveillant, qui se tue à la tâche pour faire vivre sa famille. La mère, Margaux, gère le foyer. Stricte mais juste, elle tente de préserver sa fille des vices du monde et de sa cruauté. 

Vers l'âge de douze ans, une ombre suintante et suffocante vint s'incruster au cœur de cette famille, et marquer à jamais le destin d'Eléanore.
Après moultes années à travailler dans les mines, son père commençait à montrer de plus en plus de signes de fatigues et d'essoufflements. C'est Margaux qui s'en aperçu. Au départ, quelques toux le soir ou le matin. Mais au fil des années, elle voyait son mari de plus en plus fatigué, de plus en plus essoufflé et ce, parfois, dès le matin. Il dormait mal, toussait énormément pendant son sommeil. Malgré les réticences d'Auguste, Margaux réussit à le convaincre d'aller consulter un médecin, quitte à faire des heures supplémentaires pour remédier  à cette dépense « superflue », comme le répétait Auguste.
Le verdict fut sans appel : Auguste était atteint de Silicose, le « Mal des Mineurs ». Il devait impérativement arrêter de travailler à la mine.

Auguste refusa de voir la vérité en face, et ne put se résoudre à quitter son travail. Ce n'est pas ce qu'auraient pu dire les gens qui le motivait à ne pas baisser les bras, mais il ne pourrait plus se regarder en face si sa famille, déjà miséreuse, venait à mourir de faim par sa faute.

Tant bien que mal, il continua le travail, comme si de rien n'était, en se gardant bien de prévenir ses collègues et sa hiérarchie. Il interdit formellement à Margaux d'en parler à qui que ce soit, non sans une certaine réticence et quelques assiettes brisées.

Malheureusement, le subterfuge ne dura qu'un temps. Il toussait de plus en plus, avait de plus en plus de mal à reprendre son souffle. Il ne fallut que quelques semaines à ses collègues pour s'en rendre compte, et auguste fut remercié, avec pour seul et unique prime de départ, une poignée de main de son chef d'équipe et une bouteille de Bourgogne de ses collègues.

Au fil des semaines, Auguste trouva quelques emplois, comme manouvriers notamment. Malheureusement, son état de santé s'aggrava semaine après semaine, et bientôt, plus aucun employeur ne voulait embaucher un « fainéant qui s'arrête toutes les cinq minutes pour reprendre son souffle ou qui fait tomber tout ce qu'il attrape ».

Alité, de plus en plus faible, Auguste commençait à dépérir. Même les heures supplémentaires de Margaux ne suffisaient plus à nourrir sa famille. Leur logeuse avait beau être une femme gentille et compréhensive, elle ne pourrait pas continuer à les loger encore longtemps si les choses ne s'arrangeaient pas. Margaux et Auguste durent briser la promesse qu'ils s'étaient fait. Ayant arrêté leurs études très tôt pour commencer à travailler, ils s'étaient jurer de tout faire pour que leur enfant n'ait pas à suivre le même chemin. Hélas, le Destin en avait décidé autrement. Eléanore dut trouver un petit travail après l'école.

Au début, elle faisait du ménage ou du rangement à l'école, après les cours ; les moines voyant cela comme une sorte de « rédemption » pour une hérétique de sa trempe.
Mais cela ne fit qu'accentuer les brimades de ses camarades, et Margaux lui trouva un autre travail dans un restaurant, en cuisine.

Le travail d'Eléanore fut très vite apprécié, et très vite le gérant lui proposa un autre poste, plus gratifiant selon lui. Celui-ci possédait un café-théâtre en centre-ville, où nombre de bourgeois se rendaient le soir, et son charme et sa délicatesse serait bien plus utile à servir ces personnes, plutôt qu'à récurer des casseroles.

Eléanore devint donc la nouvelle serveuse du « Café des Magnolias ». Elle qui n'avait toujours connu que la misère et son petit appartement mansardé rue des Fougères, elle découvrit pour la première fois le luxe et l'opulence. Il aurait fallu deux mois de salaire à sa mère pour s'offrir ne serait-ce que sa tenue de travail !

Malgré les heures de travail nocturnes, son niveau scolaire ne baissa pas. Elle continuait d'exceller dans tout ce qu'elle faisait.

Au début simple serveuse, on lui proposa très vite de rejoindre l'équipe qui s'occupait des clients de marques. Les « simples » clients étaient reçus dans la grande salle, au rez-de-chaussée, face à une petite scène où se tenaient les spectacles. Les clients privilégiés, eux, avaient le droit à des petits salons privés, à l'étage. Mais seul le meilleur du personnel avait le privilège de servir ces bonnes gens. Eléanore continua donc de gravir les échelons, et grâce à son salaire et aux pourboires que lui laissaient ces clients de prestige, sa famille commençait à se remettre sur pied. Au point qu'elle commençait à ramener plus d'argent à la maison que sa propre mère !

Mais encore une fois, son talent inné à exceller dans tout ce qu'elle touche attirera la jalousie de ses collègues, mais aussi l'intérêt de certaines personnes.

En pleine adolescence, devenue une très jolie jeune fille, elle attira l'attention d'un des plus riches clients, un dénommé Ferdinand Delattre des Vauxclins.

Celui-ci possédait un hôtel de luxe à Paris, et aimerait embaucher « une très jolie jeune fille telle que vous, charmante et très professionnelle de surcroit ! ».

Eléanore n'en croyait pas ses oreilles !

Auguste et Margaux firent tout leur possible pour cacher leur inquiétude et la tristesse de voir leur fille s'éloigner, et laissèrent Eléanore voler de ses propres ailes. Elle promit de leur envoyer de l'argent toutes les semaines, et répéta avec exaltation qu' « avec le salaire qu'elle gagnerait, Papa pourra très bientôt aller mieux ».

Eléanore arriva à Paris en Juillet. Comme il était pratiquement impossible à une jeune fille de 17 ans, sans le sou, de trouver un logement, Monsieur Ferdinand (qui demandait aux jeunes filles de l'appeler ainsi, il disait trouver cela plus « sympathique ») lui offrit un logement dans son hôtel, une petite chambre de bonne au dernier étage, sous les combles. Ce n'était pas très grand, mais pour la petite miséreuse Oigninoises, c'était un palace.
« Vous seule aurait la clef, c'est votre petit chez-vous ! » lui dit avec gentillesse Monsieur Ferdinand « Enfin, vous et moi évidemment ! » dit-il avec un large sourire amicale, avant de partir et la laisser installer ses affaires.

Tout ce passa pour le mieux pendant les premières semaines. Comme à son habitude,  Eléanore trouva très rapidement ses marques, elle se fit aimer de tout le monde, et surtout des luxueux clients qui venaient à l'hôtel. Un salaire décent, quelques pourboires, tout allait pour le mieux.

Jusqu'à ce que le couperet tombe une fois de plus. Une lettre de sa mère, un matin de Décembre, lui apprit que la maladie de son père s'était encore aggravée, et que l'argent qu'envoyait Eléanore chaque semaine ne suffisait plus à payer les soins et les médicaments.
Par une heureuse coïncidence,  Monsieur Ferdinand demanda le jour-même à Eléanore de le rejoindre à son bureau, pour lui proposer un meilleur poste.
« Ce ne sera pas beaucoup plus difficile que ce que vous faites actuellement mon enfant », avec toujours le même ton chaleureux et bienveillant. « Vous êtes appréciée des clients, ils louent votre savoir-faire et votre charme. Je me disais que, peut-être, vous souhaiteriez changer de travail. Faire quelque chose de plus gratifiant, et mieux payé qui plus est ... Ce ne sera pas trop différent de ce que vous faites déjà, mais disons, avec plus de gentillesse, davantage de délicatesse et d'investissement personnel ... »

Voyant cela comme une aubaine, une bénédiction de l'Unique en réponse à ses prières, Eléanore accepta, avec enthousiasme et gratitude. Elle sortit du bureau le sourire aux lèvres. Une pensée furtive lui traversa l'esprit une fraction de seconde. « C'est amusant de se dire que ce matin une horrible nouvelle arrive, et que quelques heures plus tard, comme par miracle, une solution me tombe toute crue dans les bras ! »

La jolie rouquine, toujours étonnée du manque d'entrain et de gaieté de la part de ses collègues, tenta de leur demander en quoi consistait ce nouveau travail, mais toutes les filles restèrent évasives sur le sujet, lui déclarant la plupart du temps que « cela veut dire ce que cela veut dire ... ». Étrange, se disait-elle.

Mais le bonheur se transforma rapidement en douche froide. Eléanore compris très vite ce que signifiait « davantage d'investissement personnel ». Son charme ne faisant défaut à personne, plusieurs clients demandaient les services personnels d'Eléanore, services qui dépassaient régulièrement, voire systématiquement le cadre du service de chambre tel qu'on se l'imagine. Eléanore gagnait un meilleur salaire, de bien plus gros pourboires, mais à quel prix ? Certains clients les plus riches lui rendaient même visite dans sa chambre, à n'importe quelle heure ...

Eléanore devint très vite comme ses autres collègues. Sa joie de vivre et son optimisme s'étiolaient au fil des semaines. Elle était en train de s'éteindre.

Un jour qu'elle faisait le ménage dans le bureau de Monsieur Ferdinand, elle remarqua que celui-ci n'avait pas fermé comme à son habitude le tiroir de son bureau, dans lequel il rangeait les dossiers du personnel. Elle succomba au bout de quelques minutes au sentiment de curiosité qui lui brûlait la poitrine, et jeta un œil à son propre dossier.  Elle eut l'impression que le monde s'ouvrait sous ses pieds en découvrant la lettre de sa mère qui disait que son père était décédé, le 7 Novembre dernier, lettre qu'elle n'avait jamais reçue. Une plaque de marbre s'abattit sur ses épaules lorsqu'elle comprit que, comme elle déposait et récupérait son courrier à la réception, celui-ci devait être lu, et intercepté. Elle n'avait pas non plus eu connaissance de cette lettre dans laquelle sa mère implorait son retour, demandait de ses nouvelles, ni de celle dans laquelle elle maudissait son ingrate de fille, ou encore de celle dans laquelle elle apprit que sa mère devait rendre les clefs de l'appartement ... Elle en déduisit que la lettre qui faisait état de l'état de santé de son père était fausse. Elle rangea le dossier, finit de nettoyer le bureau et sortit de la pièce telle un corps sans-vie.
   
Une nuit, une étincelle, une flamme se ralluma dans son esprit, après avoir séché ses pleurs suite à la visite d'un « aimable admirateur ». Venue de nul part, une force de volonté s'empara d'elle, et son cœur se ralluma, non plus habité par la joie de vivre, mais par une colère incommensurable ; tout son corps était habité d'une envie de vengeance envers cette bourgeoisie vicieuses et décadentes, qui se fait fi du malheur des pauvres âmes qu'elle manipule et détruit pour son bon plaisir.

Elle se leva d'un bond, réunit son argent, et se faufila dans les couloirs jusqu'au bureau de ce « cher » monsieur Ferdinand. Elle s'infiltra à l'intérieur, vola tout l'argent qu'elle trouva ainsi que le petit revolver qu'il rangeait dans le deuxième tiroir de droite. Elle vida sur le sol toutes les bonnes bouteilles d'alcool du mini bar et grava « Sale Porc ! » sur le dossier du canapé Chesterfield avec le coupe-papier qu'elle planta en plein milieu du bureau.

En rentrant à Oignies, elle ne trouva aucune trace de sa mère. Au bout de plusieurs jours de recherche, et après avoir déposé des fleurs sur la tombe de son père, elle prit la décision qui allait marquer son Destin.

Elle ne serait plus une moins que rien. Elle qui connaissait tous les us et coutumes des bourgeois et de l'aristocratie, elle les retournerait contre eux. Elle serait l'incarnation de la Vengeance des miséreux. A cet instant, la petite rousse méprisée d'Oignies n'était plus. Elle était désormais Eléanore Buydépine ...